Objectivement, le choix d’un intégré stéréo n’a jamais été une histoire de performances, tout comme les enceintes cela reste avant tout une question de goûts mais surtout de sensibilité. Certains préfèrent être séduits par une image sonore plutôt douce avec une légère mise en avant du registre médium, tandis que d’autres seront plus sensibles à une signature transparente, voire analytique pour être au plus proche de la source. Un constat d’autant plus vrai que nos attentes ont tendance à évoluer en fonction de nos expériences.

Guide d’achat amplis stéréo

Nous vous proposons donc une sélection d’amplis stéréo qui nous ont particulièrement marqués. Les références sont aussi nombreuses que les goûts de chacuns, autrement dit, cette sélection fait avant tout la part belle aux intégrés qui méritent selon nous un vrai coup d’oeil. Mais avant de commencer, voici quelques considérations techniques à prendre en compte au moment de votre choix :

  • la puissance de l’ampli devra être adaptée à la taille de votre pièce et à la puissance admissible de vos enceintes. Pour ordre de comparaison, un intégré de 2 x 50 W ou 40 W sous 8 ohms sera plus puissant qu’un ampli HC annoncé à 5 x 100 W. La notion de watts en Hi-Fi est bien différente.
  • le nombre d’entrées audio analogiques et numériques pour brancher ses appareils (lecteur CD, lecteur réseau, TV, lecteur multimédia, etc.).
  • une entrée bypass pour utiliser l’ampli comme un bloc de puissance stéréo en association avec un ampli Home cinéma pour alimenter les enceintes frontales, ou avec un DAC externe utilise comme préamplificateur s’il est doté d’une fonction contrôle du volume.
  • une entrée USB asynchrone pour utiliser l’amplificateur comme un DAC externe en liaison avec un PC ou Mac.
  • les connectivités : pour répondre à une demande des utilisateurs, certains amplis sont aujourd’hui équipés de modules Bluetooth pour streamer de la musique sans fil depuis un ordinateur, smartphone ou tablette.

Denon PMA-520AE : petit mais costaud

Voilà un intégré qui constitue une bonne base de départ pour une première installation Hi-Fi. Une construction solide, et notamment l’utilisation de circuit push-pull que l’on retrouve sur les modèles plus haut en gamme, mais ce qui fait avant tout le charme du PMA-520AE, c’est son joli sens du timing affiné associé à un grave ferme, tendu et une belle clarté sur l’aigu.

L’ouverture reste acceptable, sans non plus atteindre des sommets, en revanche l’image sonore affiche un niveau de détails particulièrement étonnant. Sa réserve de puissance est dans la moyenne de ce que l’on trouve habituellement dans cette gamme de prix, suffisante pour alimenter une paire de bibliothèques ou des colonnes (de préférence peu gourmandes) dans
des petits espaces.

Il ne se démarque pas par ses fonctionnalités, il offre néanmoins une flexibilité intéressante en matière de connectique avec ses 5 entrées audio analogiques RCA dont 1 Phono MM pour accueillir une platine vinyle, 2 sorties lignes et même une entrée/sortie Remote Control que vous pourrez brancher à votre chaine hifi que vous trouverez probablement sur Shopping en ligne.

Micromega MyAmp : le craneur de la classe

Le MyAmp est une solution surprenante à bien des égards. On a du mal à croire la première fois qu’un si petit boîtier est capable de dégager une telle énergie. D’autant plus que Micromega, contrairement à ce que le facteur de forme du MyAmp pouvait laisser penser, n’a pas fait le choix de la facilité en optant pour des modules d’amplification en Classe AB et non du Classe D. Le “petit” est doué d’une image sonore douce, mais à l’équilibre tonal sérieux, et une profondeur d’écoute réellement étonnante. Naturellement, même si le MyAmp est capable d’alimenter des enceintes relativement imposantes, sa réserve de puissance utile (sans distorsion cqfd) lui permet de sonoriser sans aucun problème un petit salon, une chambre ou un bureau.

Mais en marge de sa fonction première, le MyAmp se démarque sur l’aspect fonctionnalités. Le petit intégré est équipé du Bluetooth, mais également d’une entrée USB asynchrone et 2 entrées SPDIF pour raccorder un PC, une TV, un lecteur Blu-ray, un lecteur CD ou un lecteur multimédia et profiter de la qualité de conversion de la puce ESS Sabre intégrée à l’appareil. Le reste de la connectique n’est également pas en reste avec 3 entrées/1 sortie audio analogiques RCA, une sortie casque, une Pre-out pour raccorder un caisson de grave et une entrée Trigger.

La seule chose que l’on pourrait finalement reprocher au MyAmp, c’est une qualité de finition un peu cheap, pas réellement en phase avec son niveau de performances, et une ergonomie des boutons en façade à revoir.

NAD C326BEE : un rapport qualité/prix incontournable

NAD C326BEE Amplificateur stéréo Intégré Série Classique 2 x 50 W Noir Graphite
  • Description du produit: NAD - C326BEE
  • Type de produit: Amplificateur stéréo Intégré
  • Puissance: 2x 50 W

À juste titre, le C326BEE s’est taillé une solide réputation dans le milieu, c’est à nos yeux l’un des meilleurs rapport qualité/prix dans la catégorie des intégrés à moins de 1000 euros. Sa réserve de puissance s’avère très confortable, mais il impose le respect grâce à une image sonore naturelle, fluide, douée d’un vrai sens de la dynamique, et un équilibre tonal d’une très belle justesse. Cette transparence lui permet d’être à l’aise sur tous les genres musicaux, mais à l’inverse, l’ampli sera moins accommodant avec les enregistrements de mauvaise qualité. Attention également aux enceintes ou aux sources un peu trop montantes, cette transparence peut avoir un effet à double tranchant en fonction de la signature de celles-ci.

S’il dispose notamment de 6 entrées audio analogiques RCA et 2 sorties caisson, on retient surtout son entrée Main In qui permet d’utiliser le NAD C326BEE comme un bloc de puissance stéréo. Une fonction qui peut toujours s’avérer pratique si l’on souhaite lui déléguer l’amplification des frontales lors des écoutes Home cinéma par exemple, ou raccorder un DAC avec contrôle du volume.

Rega Brio-R : l’art de la séduction

Avec le C326BEE évoqué plus haut, le Rega Brio-R est assurément l’un des meilleurs choix que l’on puisse faire dans cette gamme de prix. La musicalité de l’intégré Rega est un véritable délice : un haut du spectre tendre et soyeux, un grave très agile, et un médium qui rend totalement justice aux belles voix. Le plaisir dégagé lors des écoutes est particulièrement communicatif, le Brio-R fait partie de cette catégorie d’appareils capable de créer une très forte addiction.

La seule que l’on pourra lui reprocher, c’est une connectique un peu chiche. 5 entrées audio analogiques RCA et une sortie, c’est un peu juste. Une entrée symétrique et une entrée bypass n’auraient pas été de trop. Néanmoins son potentiel compense amplement ces quelques oublis…

Cambridge CXA80 : du talent à revendre

Comme toujours chez Cambridge, on retrouve sur le CXA80 cette signature “so british“. Une belle clarté et beaucoup de délicatesse sur le haut du spectre, un médium naturel aux rondeurs généreuses, et un grave avec beaucoup de caractère. Les écoutes débordent de vie et d’authenticité. La réserve de puissance dont il dispose lui laisse également beaucoup de flexibilité, et une facilité déconcertante à alimenter les enceintes jugées très gourmandes. En revanche, attention au bas-médium un peu trop prononcé en fonction des associations.

Pour ne rien gâcher, l’ampli Cambridge Audio offre un large choix en matière de connectique, on signalera à ce titre les belles performances offertes en mode DAC qui forcent là aussi le respect, en particulier sur les entrées optiques et coaxiales. Il est également l’un des rares dans sa catégorie à être doté d’une entrée symétrique XLR, en complément des traditionnelles entrées audio analogiques RCA et une Pre-out caisson

Hegel H80 MK2 : le talent à l’état pur

Faire un choix dans cette gamme de prix est très peu évident, tant les références de qualité pullulent à tous les recoins à l’image du Atoll IN200 SE ou l’Audio Analogue Fortissimo pour ne citer que ceux-là. Néanmoins le Hegel H80 conserve notre préférence. Il n’offre pas une connectique particulièrement flexible avec seulement 2 entrées/1 sortie audio analogiques RCA et une entrée XLR, même s’il compense par des entrées numériques, néanmoins au moment des écoutes le résultat est tout simplement superbe.

Derrière les chiffres, les 2 x 75 W sont utilisés à plein potentiel grâce à un imposant facteur
d’amortissement. Les enceintes gourmandes ? Aucun problème, il en fait son 4 heures avec une facilité déconcertante. Le H80 délivre une image sonore particulièrement douce et généreuse, tandis que sa forte capacité d’analyse contribue à donner beaucoup de densité aux écoutes, en particulier sur les registres aigu et médium. Le bas du spectre n’est pas en reste avec un caractère très rond, mais vif. Si vous aimez être charmé, le H80 est un candidat idéal.

La section DAC n’est pas en reste, surtout lorsque l’on sait que le fabricant norvégien réutilise la même base que l’excellent DAC Hegel HD11.

Yamaha A-S2100 : naturel et authenticité

Après un A-S2000 de premier ordre, Yamaha transforme l’essai avec l’A-S2100. Outre les nouveautés esthétiques avec ses deux vu-mètres rétroéclairés en façade et des flancs en bois laqué piano hérités de l’A-S3000 qui lui donne un aspect résolument vintage, en matière de conception les ingénieurs de la marque japonais n’ont pas fait les choses à moitié. Naturel et transparence, voilà les deux adjectifs qui caractérisent le mieux la gamme d’intégrés stéréo Yamaha. Sans être analytique, il privilégie le réalisme à la douceur, mais sans excès. L’équilibre tonal reste en toutes circonstances respectueux de la source, les registres aigus et médiums jouissent d’une belle définition, au même titre que le grave, tendu au cordeau mais parfaitement contrôlé. Le tout est complété par une ouverture impressionnante, avec cette capacité à projeter l’auditeur au coeur de la scène et à permettre une excellente localisation des instruments, mais en conservant toujours une image stéréo parfaitement centrée et authentique.

Si l’on apprécie l’efficacité plutôt étonnante de la section ampli casque, et une section préampli Phono raffinée, malgré une très belle connectique audio analogique, l’absence de connectique numérique USB ou SPDIF est assez regrettable. Mais rien de bien rédhibitoire au regard de la qualité d’un intégré stéréo qui aujourd’hui, sur le plan des performances pures, n’a que très peu de choses à envier à un A-S3000..

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